LIESEL ET LA MORT
Tout cela s'est passé il y a bien des années, et pourtant, le travail ne manque toujours pas. Le monde est une usine, je vous prie de le croire. Le soleil le fait bouillonner, les humains le gouvernent. Et je suis toujours là. Je les emporte.
Quant à la suite de cette histoire, je ne vais pas tourner autour, parce que je suis lasse, terriblement lasse. Je vais la raconter le plus simplement possible.
UN DERNIER
FAIT
Il faut que je vous dise
que la voleuse de livres
est morte seulement hier.
Liesel Meminger a vécu jusqu'à un âge avancé, loin de Molching et des morts de la rue Himmel.
Elle est morte dans un faubourg de Sydney. La maison était au 45 de la rue, le même numéro que l'abri des Fiedler, et le ciel de l'après-midi était d'un bleu idéal. Comme l'âme de son papa, celle de Liesel s'était redressée et m'attendait.
* * *
Dans ses ultimes visions, sont apparus ses trois enfants, ses petits-enfants, son mari et la longue liste des existences qui s'étaient mêlées à la sienne. Parmi elles, lumineuses comme des lanternes, il y avait Hans et Rosa Hubermann, son frère, et le garçon dont les cheveux auraient à jamais la couleur des citrons.
Mais d'autres visions étaient également présentes. Venez. Je vais vous raconter une histoire. Je vais vous montrer quelque chose.